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Dans la vallée d'Orgeix, cette randonnée très variée sur un bon sentier balisé vers un beau lac glaciaire tout rond peut se diviser en trois parties : une forêt de hêtres où on chemine non loin du ruisseau et de ses petites cascades, des prairies au sortir de la forêt où le sentier prend la montagne en écharpe et offre une vue très large jusqu'à la plaine au Nord, enfin une succession de petits verrous glaciaires menant jusqu'au déversoir du lac. C'est très sauvage et en même temps avenant. Une fois au lac, on est tenté par l'ascension du col de la Parade au Sud-Est : une forte montée bien visible qui n'est récompensée que par la vue d'un petit cirque barrée par les pics environnants. Il faudrait aller jusqu'au Pic de l'Homme pour avoir un panorama... mais c'est encore une bonne demi-heure d'efforts !
Fiche mise en ligne le 1er septembre 2010, mise à jour le 8 août 2012.


I - Fiche technique

Coordonnées décimales. Télécharger le fichier GPX (trace et waypoints).
Accès voiture : c'est compliqué !


A Ax les Thermes, direction Andorre, prendre juste avant la sortie d'Ax avant le pont sur l'Ariège la D22 en direction d'Orlu. Dans le village d'Orgeix, après deux dos d'âne qu'il faut prendre à 20 à l'heure, tourner à droite sur l'étroit pont de pierre très bombé qui enjambe l'Oriège et prendre la piste tout droit. Là commencent les incertitudes. Il va falloir atteindre le parking terminal (lieu dit la LLau, 1400m d'altitude) à environ 7 km d'Orgeix en dépit des difficultés d'orientation, car les différentes directions indiquées ne mentionnent jamais l'accès au sentier vers Aygue Longue. Il faut d'abord suivre le balisage GR en direction du col de Joux, on laisse la route forestière de Gouzy sur la gauche puis deux autres pistes sur la gauche également, il faut suivre les lacets jusqu'à la maison forestière assez imposante du Ressec de Bas (environ 1280 m d'altitude). C'est là qu'il faut quitter le balisage GR, abandonner la direction col de Joux et continuer tout droit sur la piste d'en face en direction de "nulle part" (la seule qui ne soit pas indiquée et qui de plus est frappée d'une croix d'interdiction rouge) vers le Sud. Il n'y a plus de lacets, on traverse un passage canadien, on voit sur la droite une cabane en très bon état, on continue toujours tout droit, on passe devant la cabane d'Agnelle Morto sur la droite et on aboutit à une large plate-forme en bordure du ruisseau, où on gare la voiture : la piste continue après une barrière qui empêche l'accès des véhicules. Aucun doute cette fois : des panneaux (enfin!) indiquent qu'on est bien au démarrage du sentier vers Aygue Longue.


Ascension

La montée vers le lac ne pose aucun problème d'itinéraire : le sentier est très bien balisé en jaune, il est impossible de se tromper. La partie dans la forêt peut être faite sur piste ou sur sentier, mais de toute façon on aboutit au même endroit au sortir de la forêt.

0h00, parking 1400m. Après la barrière, le chemin est d'abord très large, inauguré par des traverses de chemin de fer. Il se rétrécit ensuite en un bon sentier balisé en jaune qui monte dans la forêt. On peut aussi continuer sur la piste qui s'incurve vers la droite, mais le sentier est plus près du ruisseau et plus accueillant.

1494m, N 42.66447 E 1.87601. Une passerelle en béton est bien tentante à gauche : il ne faut pas la prendre (sauf pour contempler la petite cascade) et rester rive gauche du ruisseau dans la forêt.

0h40, 1640m, N 42.65835 E 1.88035. On sort de la forêt pour déboucher sur une large prairie où est établie à droite une cabane assez laide en bon état. En faisant attention on distingue un orri un peu plus loin et plus haut sur ce même versant Ouest ; en 2010 il semble être en voie de restauration (Orri de la Coume). On franchit le ruisseau sur une passerelle composée de deux larges poutres pour suivre le sentier bien visible et indiqué très clairement par un panneau "Lac d'Aygue Longue". Le sentier s'élève direction Sud-Est puis Sud et prend la montagne en écharpe sur le flanc Est, surplombé par une barre rocheuse. Cette montée, régulière et à l'ombre le matin, est plutôt agréable, ponctuée par des sorbiers et des bouleaux. La vue vers le Nord s'élargit, on voit le flanc du St Barthélemy balafré par les mines de talc.

Environ 1h20, 1890 m, N 42.65271 E 1.88557. Le sentier devient plus pentu et plus caillouteux au passage d'un éperon rocheux - c'est le seul endroit où j'ai capté (faiblement) le réseau de téléphone portable Orange (voir les Remarques ci-dessous). On entre dans un monde plus minéral.

1h40, 1918m, N 42.64978 E 1.88433. Prise d'eau avec plusieurs constructions importantes, on passe sur une passerelle en béton. Les cailloux deviennent plus gros et plus fréquents : c'est le paysage glaciaire caractéristique, un énorme escalier composé de montées rudes suivies de replats avec des laquets. Il faut gravir ainsi une succession de trois verrous, parfois dans des caillasses instables mais sans danger pour arriver au lac qu'on croit toujours découvrir mais qui se fait désirer.

2h15, 2076m. Le lac est vraiment magnifique, à peu près rond, dans un petit cirque de toute beauté presque clos, surplombé par une dentelle de crêtes au Sud et où le silence est impressionnant. Souvent sur ces hauteurs on entend la rumeur des vallées, ici rien, pas un bruit humain.

Il faut une petite dizaine de minutes pour contourner le lac par sa rive Est en passant sur de gros blocs et trouver le sentier très visible et très pentu qui mène ensuite en 35 minutes au col de la Parade.

3h00, 2241 m Col de la Parade.  La vue de l'autre côté plonge vers un petit cirque (la Jasse de la Parade) avec quelques minuscules étangs. Depuis le col de la Parade, l'itinéraire vers le Pic de l'Homme est évident : il suffit de suivre la crête vers le NE, mais cela demande encore une bonne demi-heure d'efforts.


Remarques
On trouve de l'eau sur l'itinéraire (notamment à la prise d'eau). L'eau du lac elle-même ne doit pas être mauvaise...
Le téléphone portable (réseau Orange) ne passe qu'à de très rares endroits, notamment au point N 42.65271 E 1.88557, alt. 1890m, avant la prise d'eau.
Depuis le verrrou qui ferme le lac, du côté Ouest et sans contourner le lac, on peut voir le départ d'un autre sentier , peu marqué cependant, il grimpe vers un pin et ensuite vers le col d'Aygue longue.

Dénivelés et temps de marche
Ascension. Jusqu'au lac : 700 m et 2h15. Jusqu'au col : 950 m et 3h00.
Ensemble de la sortie aller-retour : 5h30 de marche environ.

Voir la suite de l'itinéraire jusqu'au Pic de l'Homme.

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II - Historique des sorties

1 - Eté 1975 (ou 76 ?), Catherine, Jean-Marie et Eric.
Nous avons appris l'existence du lac en lisant Michel Sébastien. Aucun sentier dans la partie basse - nous suivions des drailles à vaches et à moutons au jugé - quant au balisage, ça n'existait pratiquement pas dans l'Ariège !  Je ne me rappelle pas être passée en forêt : nous avons donc dû gagner trop tôt le versant Est, très mal commode dans la partie basse... Nous nous sommes trompés plusieurs fois avant de faire l'asension des verrous. Dans ces conditions, nous avons probablement mis plus de 3 heures pour arriver au lac, et seul Eric avait eu encore assez de force pour aller jusqu'au col.


2 - Mardi 31 août 2010, Catherine et Liliane
Il y a plus de 30 ans que j'ai fait cette randonnée, il faut que je revoie ce lac. Mes souvenirs très vagues m'engagent à préparer minutieusement l'itinéraire sur carte IGN et GPS... précaution inutile car le sentier est parfaitement tracé et balisé.

L'accès en voiture nous a donné un peu de fil à retordre. J'arrête la voiture à la maison du Resse de Bas pour consulter l'altimètre afin de savoir où nous sommes (le GPS ne me sert à rien en la circonstance, je n'avais pas prévu cette partie motorisée en "waypoints" !). Et Lili joue les vachères pour détourner un troupeau bien décidé à rester au milieu de la piste ; elle s'y prend très bien et les placides ruminants se poussent gentiment en la voyant s'approcher doucement, vêtue d'une polaire jaune fluo. Moralité : les voitures ne sont pas des formes dominantes pour ces animaux habitués aux estives, ils les contemplent sans bouger ; la forme humaine en revanche les déplace comme des plumes au vent ! Il faut sortir de la voiture et se montrer.

Nous arrivons au terminus parking à 9h. L'herbe est encore prise dans la gelée blanche et j'enfile des chaussettes de rechange en guise de gants, une petite brise glacée nous accompagne pendant quelques minutes, puis la forêt nous abrite du froid, j'enlève les chaussettes. Et l'arrivée à découvert dans la prairie se fait par une température très acceptable. Nous serons rejointes par le soleil au-dessous de la prise d'eau, il ne nous quittera plus. C'est un régal de monter doucement, en prenant son temps, et sans souffrir de la chaleur. Il n'y a personne. Nous faisons une brève halte sur la passerelle en béton à la prise d'eau, son parapet est très commode pour déposer les sacs. Nous ne nous laissons pas décourager par les verrous successifs : chacun semble donner sur le lac, mais non, ce n'est pas encore ça, il y en a un autre qui barre l'horizon ! La crête déchiquetée qui ferme le cirque d'Aygue longue est visible.

Nous contournons le lac impressionnées par le silence absolu, rompu par un petit bruit de cailloux : c'est une marmotte qui nous précède sans vraiment s'affoler. Nous "avalons" l'ascension du col sans difficulté, mais trouvons que la vue de l'autre côté ne vaut pas l'effort - en revanche le lac est encore plus beau vu du col. Raisonnables, nous renonçons au Pic de l'Homme pourtant proche, sachant que la descente très raide du col va nous prendre autant d'énergie que la montée et mettre nos genoux à rude épreuve.
Le Pic sera probablement à notre portée lors d'une seconde sortie, où nous n'aurons aucune hésitation et où nous saurons exactement comment "gérer" nos forces. C'est aussi cela la montagne : savoir traiter différemment les sorties "nouvelles" - même de calibre moyen comme celle-ci - où on mobilise ses forces constamment y compris et surtout l'attention envers l'itinéraire grande dévoratrice d'énergie psychique, et celles - même plus pénibles en soi - où on connaît parfaitement le chemin. Il est plus fatigant de faire 800m de dénivelé sur un itinéraire que l'on découvre entièrement que 1100 m sur un itinéraire que l'on connaît par coeur.

De retour au lac, nous déjeunons les pieds presque dans l'eau, les alevins sont innombrables. Un randonneur isolé vient d'arriver sur le verrou du lac. Nous le saluons en entamant notre descente vers la vallée. Après une heure de descente nous croisons un jeune couple qui monte dans la prairie et s'inquiète de savoir "si c'est encore loin le lac" ; nous les encourageons. Lili fait des photos. Nous arrivons à la voiture à 16h15 après avoir croisé un groupe de promeneurs dans la forêt.

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Photos du 31 août 2010


019

Petite cascade dans la forêt, vue de la passerelle qu'il ne faut pas franchir

 

016 La cabane orri de la Coume et la passerelle 1637 m d'altitude (photo prise à la descente)




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Non loin de la passerelle, le panneau ne laisse aucun doute


015Sur le chemin flanc Est, la vue vers le Nord (St Barthélemy)


Aygue longue 009Un laquet sur l'un des petits verrous avant le lac
(photo Liliane)


006Le lac d'Aygue longue vu vers le Sud. On voit le sentier montant au col de la Parade




008C'est plus beau vu d'en haut et avec le chapeau thaï de Lili



009

012La vue plongeant sur la Jasse de la Parade


014Depuis le verrou du lac, on devine une sente vers le col d'Aygue longue


Aygue longue 036Catherine médite en entamant la descente (photo Liliane)


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